"Le voyage pour moi ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est la saveur de la journée qui s'ouvre, c'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose,c'est la curiosité de confronter ses rêves avec le Monde, c'est demain, éternellement demain. Je pars..." Roland Dorgelès

lundi 5 décembre 2011

Etats d'âme... à J+4 mois!

Cela fait un mois que j’ai repris une activité professionnelle régulière. 

Dejà, le temps ne s’écoule plus de la même façon. Je compte de 5 en 2, suivant l’alternance de semaines et de week-end tandis que durant cette année de voyage, mon rapport au temps était presque d’heure en heure, chaque jour apportant son lot d’évènements, de découvertes, d’émerveillement. J’ai profité de chaque minute qui m’était accordée, comme autant de chance de vivre une expérience extra-ordinaire. 

Ici, maintenant, il est plus difficile de penser chaque jour comme une « possibilité à », car les ressemblances sont nombreuses entre hier et demain. Je m’y efforce pourtant quotidiennement, en prenant conscience des petits bonheurs qui font de cette journée un jour unique. 

Il y a quelques jours, j’ai retrouvé avec un immense plaisir deux compagnons de voyage, rencontrés en Inde, durant un long week-end plein ouest. Ce fut une parenthèse salutaire, pleines de souvenirs, à travers les anecdotes, les odeurs et les saveurs qu’ils m’avaient concoctés. 

J’ai du mal à imaginer ne pas m’envoler en 2012… Un mois de congé pour partir à la découverte à nouveau en octobre ? Nouveaux horizons (Bolivie… ? Chili… ? Equateur… ? Indonésie… ?) ou retour aux origines, indiennes bien sûr ?
Car l’Inde fait plus que jamais parti de ma vie, alors qu’elle me téléphone parfois, comme hier lorsque j’ai entendu Isabelle, perdue au cœur de la Green Belt d’Auroville!

En attendant, c'est avec bonheur que je suis devenue bénévole au sein d'Artisans du Monde, association œuvrant pour le commerce équitable "Artisans du Monde revendique de pouvoir pratiquer le commerce autrement en permettant d'une part à des producteurs, artisans ou paysans défavorisés, de vivre dignement et d'être acteurs de leur développement. En permettant d'autre part aux consommateurs de devenir des citoyens actifs dans leurs choix de consommation et dans le développement de l'économie solidaire. En contribuant enfin, à un niveau plus global, à changer les règles et pratiques du commerce international." Cela fait plusieurs années que j'achète régulièrement des produits (délicieux de surcroit!) dans ces boutiques et j'ai eu envie de m'engager de façon plus complète pour soutenir ce commerce éthique à travers une consommation responsable. Evoluer dans ce lieu chaleureux et unique, déambulant du Laos au Pérou selon si je regarde le thé à la cardamone ou le sac multicolore, je me sens ailleurs :)

Peut-être avez-vous l’impression que mes Etats-d’âme se suivent et se ressemblent… Peut-être est-ce à l’image de ce que je ressens aussi en ce moment ! En tout cas, ce lien qu’il existe entre vous, moi et le voyage m’est précieux et me permet de me souvenir que l’année 2011 ne fut pas juste un rêve!

jeudi 10 novembre 2011

Etats d'âme... à J+3 mois

Trois mois...

Un an...

Trois mois que l'aventure a pris fin au détour d'une rue encombrée de Bangkok...

Un an que j'ai quitté mon travail et mis ma vie dans un sac à dos...


Douze mois plus tard, j'ai trouvé un emploi dans une association œuvrant pour les plus démunis, les exclus, les laissé pour contre. Car en France aussi, la misère est partout. Moins flagrante peut-être, moins spectaculaire, plus ordinaire... Point de moignons suintants, de nourrissons décharnés, de mendiants accrochant leurs membres effilochés à vos mollets... Mais une misère à multiples facettes, recluse sous un pont ou dans une masure insalubre, cachée derrière un emploi précaire ou une maladie mentale.

J'accompagne ces personnes vers les soins, car les soins ne viennent pas toujours à eux. Orientation, accompagnement, soutien... redeviennent mes sacoches quotidiennes.


En parallèle, j'ai retrouvé un chez-moi et défait mes cartons et mes valises. Remis chaque chose à sa place, créé un espace chaleureux, où chacune de mes passions peut s'épanouir conjointement : voyager, écrire, lire, transmettre...


Une nouvelle année s'ouvre à moi, et si la découverte n'aura peut-être plus le goût d'ailleurs, je souhaite qu'elle reste au cœur de ma vie. Comme l'Humanité lui impulse ses battements.

lundi 10 octobre 2011

Etats d'âme... à J+2 mois!

Seulement 9 semaines en France et déjà les ennuis s'accumulent et le retour s'annonce plus difficile que prévu! J'aspirai à un peu de stabilité géographique, affective, et une sécurité financière rapide. Après 9 mois de pérégrination, mon sac sur le dos comme seul maison, je ressentais le besoin de me retrouver, de prendre le temps de digérer cette aventure, en me recréant un environnement personnel et à l'image de mon évolution.. 

Je pensais que mon statut de disponibilité de la fonction publique me mettrai à l'abri des recherches d'emplois mais il n'en fut rien car mon hôpital a fait le plein de recrutement et qu'aucun poste n'est aujourd'hui disponible. Ainsi, je vais probablement devoir quitter ma ville de référence pour trouver un poste et renflouer mon compte en banque. Je ne peux donc pas accéder pour le moment à un logement, projet qui me tient pourtant très à coeur pour les raisons évoquées plus haut. 

Mon couple, après avoir résisté à 9 mois de séparation, n'aura pas tenu le choc du retour avec toutes les incertitudes sur l'avenir immédiat qu'il a fallu gérer. 

Compte tenu des nombreux doutes et questionnements qui m'assaillent aujourd'hui, il est difficile pour moi de parvenir à tirer profit de tous ce que j'ai appris sur moi-même et sur la vie durant ce périple asiatique. Je suis trop absorbée par mes soucis immédiats et trop douloureuse de ces pertes consécutives. Mais je travaille chaque jour pour garder à l'esprit quelques bribes d'enseignement, et je suis certaine que je pourrai profiter de tout cela une fois ma situation établie et stabilisée!

Je reste en lien avec le monde du voyage à travers des lectures, des photos, des conférences et même des festivals puisque j'ai pu assister au Festival de Globe-Trotteurs organisé par l'association ABM à Paris fin septembre. Ces moments sont très importants pour moi, ils m'apportent réconfort et sont sources d'idées pour de futurs projets. Pour 2012 qui sait?!

PS : Un nouveau look pour mon blog, Bénarès en toile de fond :) !

jeudi 8 septembre 2011

Etats d'âme... à J+1 mois!

Voilà plus d'un mois que j'ai repris un vol pour Paris, puis le TGV pour Dijon... Comme d'habitude, le temps s'écoule a deux vitesses : parfois, il me semble que c'est dejà si loin ; tandis qu'à d'autres ça pourrait être hier!
 
J'ai passé ces dernières semaines à revoir amis et famille, un petit surplus de vacances en somme! Je trie mes photos et me replonge avec delice dans mes videos ou dans les blogs de voyageurs encore sur les routes. J'imagine dejà mon prochain périple, et reste émerveillée à l'évocation du voyage, mais je suis pour le moment heureuse de retrouver une vie plus calme et sédentaire, le temps de me rassembler. J'ai également profité des joies de la gastronomie française, et compte bien profiter de tout ce que peut offrir la culture cet hiver! Cinéma, expos, musées.... Oh comme tout cela m'a manqué!!

Je me sens également beaucoup plus concernée par les événements qui se passent dans le monde, comme si cela arrivait à des amis. Comme si l'Humanité entière était devenue un parent proche! A ce titre, l'hebdomadaire "Courrier International" m'apporte un éclairage multiculturel et de nombreux angles différents et souvent originaux sur les problématiques actuelles. Je ne ressens que plus cruellement mon manque de connaissances en géopolitique et je souhaiterai vivement reprendre des études à ce sujet.

J'aimerai pouvoir poursuivre cette aventure extraordinaire en partageant, via l'écrit ou l'oral, avec d'autres ayant vécu une expérience similaire ou souhaitant s'y préparer. Ce serait pour moi le moyen de continuer à vivre activement ce voyage, de l'enrichir encore. J'espère ainsi pouvoir me rendre au festival Globe-Trotteurs organisé comme chaque année par l'association ABM, qui se déroule le week-end du 23 septembre à l'Opéra de Massy. Une belle occasion de rencontrer d'autres voyageurs et se nourrir de l'expérience de tous!

A ce titre, je suis heureuse de vous joindre le lien  vous permettant de visualiser l'album en ligne de cette Itinérance Asiatique, protégé par le mot de passe : voyage. Passez un bon moment!


Les semaines qui m'attendent risquent d'être moins sympas, entre recherche de travail, de logement, et interrogation sur l'avenir à moyen terme. J'ai ma première mission en intérim ce week-end, dans un hôpital psychiatrique comme souhaité. Peut-être le moyen de faire le point sur mes nouvelles motivations et envies vis-à-vis de mon travail. Car, aujourd'hui encore plus qu'hier, je souhaite faire de ma vie une vie de plaisir et de passion :)

jeudi 4 août 2011

Retour aux sources - Inde, Thailande, Laos, Cambodge, Birmanie

Il y a 9 mois, j'avais termine ma derniere nuit de travail, m'appretais a dire adieu a ms amis avant de prendre la route, enfin! Apres tous ces mois de preparation, cela m'avait semble etre la fin d'une etape alors que ca ne faisait que commencer.

Et que de moments vecus depuis, graves en souvenirs dans ma memoire, a la faveur d'un son ou d'une odeur. Le long periple en Inde d'abord, ma terre d'amour, qui m'a encore reserve bien des tresors ; puis la decouverte de l'Asie du sud-est, si differente et pourtant si proche. Plus ordonnee, mais tellement charmante aussi et si facile a parcourir. Le Laos, dont je conserve en memoire les moments de partage de Tad Lo ; le Cambodge, qui m'a apporte Cynthia et dont la rage de vivre des habitants m'a touche ; la Birmanie ensuite, decouverte d'un pays meurtri tout en authenticite et en sourire ; la Thailande enfin, seule ou a quatre, qui a tant a offrir du Nord au Sud, des ethnies minoritaires aux fetes apocalyptiques de la Fullmoon Party.

A quelques heures de reprendre l'avion vers l'ouest, j'evolue dans un etat second, un peu comme si ma vie etait devenue un film dont j'etais la premiere spectatrice. Je suis tres impatiente de vous revoir tous et ne sait vraiment pas ce que la vie est en train de me reserver par les mois a venir.

Ces 9 mois loin de vous, de ma terre natale, de mes reperes et de ma culture m'ont tellement appris.... Je me sens plus forte deja, j'ai confiance en moi et en mes choix ; je suis plus tolerante envers la difference, ayant note combien nos reperes culturels, ce que l'on juge bien ou mal, respectueux ou non, sont relatifs et en aucun cas valeurs supremes. Ce qui me choque ici n'est que le reflet de ce qui les choque chez moi ; je me sens remplie aussi, pleine des sourires, des pleurs et des peurs des humains que j'ai cotoye pour quelques minutes ou plusieurs semaines ; vivre avec ma maison sur le dos m'a permis de me detacher peu a peu de ce qui n'est pas l'essentiel pour moi et j'ai trouve cette legerete d'esprit tres agreable.

Malgre les mois qui passaient, vous avez tous continue a me temoigner votre amour ou votre amitie ; vous m'avez accompagne partout, suivant mes humeurs et mes envies, respectant mes emotions et mes doutes. J'ai pu voir comme ce soutien n'etait pas le quotidien de tous les voyageurs et je vous en suis d'autant plus reconnaissante. La tenue du blog m'a procure beaucoup de plaisir et souvent permis de faire le point sur mes aventures.

Je n'oublie pas non plus les nombreux voyageurs d'ici ou d'ailleurs, rencontres au cours de mon periple, qui m'ont apporte des instants uniques de partage, de discussions, ou de complicite. Tous m'ont apporte un petit plus qui aujourd'hui fait que je ne suis plus ni tout a fait la meme, ni tout a fait une autre.

Les tops et les flops du voyage

Mes meilleurs moments
1 - Auroville et toutes les experiences que cette ville unique m'a permis de vivre ;
2 - Mon immersion durant deux petits jours dans une famille Akha des montagnes ;
3 - La puissance des chants devotionnels et de la meditation en groupe durant mes quelques jours dans un ashram en Inde.

Mes plus beaux sites :
1 - Varanasi, une atmosphere envoutante, dans une ambiance unique de devotion... Puissant.
2 - Hampi, des montagnes de roches sur un paysage de rizieres, un village accueillant et de belles rencontres.
3 - La Paya Swedagon de Yangoon, de jour comme de nuit, animee par la foule des pelerins recueillis.


Mes pires instants : 
1 - Le sentiment d'impuissance accompagnant la douleur d'un proche, en difficulte si loin de chez lui ;
2 - 39h de train en Inde, cristallisant les difficultes liees a une culture si differente et dur a apprehender ;
3 - Ayutthaya, ou quand la fatigue m'a rattrappe et rappele ma fragilite

Le budget :

Je n'ai pas fini totalement mes comptes mais suis en mesure de dire que mes depenses ont ete inferieures a celles pervues initialement, malgre mes grosses depenses de ces trois dernieres semaines. A suivre pour plus de precision.

La sante :
J'ai eu la chance de n'avoir eu aucun probleme de sante si ce n'est une cystite a la fin de mon sejour en Inde. J'ai par contre eu la desagreable experience d'accompagner plusieurs personnes dans la maladie en Inde et en Thailande.
Meme les moustiques et autres insectes n'ont pas voulu de mon sang! Quand je me rememore l'etat de la peau de certains des voyageurs croises sur ma route, je mesure toute ma chance!




Ces quelques mots, ecrit a chaud dans l'etat particulier precedent le retour n'ont pas vocation a resumer mon voyage (d'ailleurs, il ne me semble pas que cela soit ni possible ni souhaitable) mais a vous donner un apercu de mon etat d'esprit.

Merci a tous de votre presence, a tres tres vite.

Un pays qui gagne a etre connu - Thailande

Si, par apriori, la Thailande ne m'attirait guere, trop touristique, trop developpee, elle n'a pas mis longtemps a me charmer! J'ai decouvert un peuple agreable (si l'on excepte Bangkok), une facilite a voyager bien appreciable, des villes animees, des campagnes seduisantes et des plages superbes. Du nord au sud, en passant par l'ouest, j'ai croise differents atmospheres, de la magalopole au village de montagne, de la foule touristique a la solitude parfois. 

L'agencement du coin touristique, et notammemnt de la fameuse rue de Khao San, m'a fait un choc quand je suis arrivee. J'y ai decouvert il y a peu un nouveau stand, parmis les etals de nourriture et de sacs a main, ceux du Valium!! De quoi s'offrir une belle sieste dans le bus bien sur... Les propositions malhonnetes ou indecentes sont legions, a soi de ne pas s'y resoudre. Mais il y a encore des endroits preserves en Thailande, notamment l'ouest et surtout l'est, que je n'ai pas eu le temps de visiter. 

J'ai essentiellement voyage en bus, le plus souvent de la compagnie gouvernementale, qui propose des vehicules tres confortables, avec repas inclus dans le tarif. Bien sur, pour les grandes destinations touristiques, telles que les plages et Chiang Mai, les prix d'appels dans le quartier touristique semblent tres avantageux, mais de nombreuses arnaques ont ete rapporte, j'ai donc prefere la securite (et la tranquilite!!) des bus gouvernementaux. 
J'ai emprunte le train une fois, en troisieme classe, moyen de transport moins confortable et beaucoup plus long. J'aurai voulu tester la classe couchette mais ces places sont tres demandees et necessitent parfois une reservation longtemps a l'avance.

La nourriture, bien que peu variee (la plupart des plats sont a base de nouilles et de riz, agremente de viande, de piments et de legumes), a su me seduire par son abondance de fruits, a deguster en jus ou en shake (avec de la glace). 

Je ne regrette pas d'avoir pris le temps de decouvrir ce pays, qui m'a meme offert l'un des meilleurs moments de mon voyage avec la rencontre avec les familles Akhas dans la province de Chiang Rai. Je le conseille aux personnes qui souhaitent allier decouverte, depaysement et facilite et confort.

Les tops et les flops du voyage 


Mes plus beaux moments

1 - Les deux jours en homestay dans un village Akha : rencontrer cette ethnie montagnarde, apprendre de leur histoire et de leurs coutumes, marcher dans les environs en decouvrant la faune et la flore grace aux enfants, se rassembler dans la cuisine pour cuisiner tous ensemble.... Fabuleux :)
2 - Le massage des pieds a la prison des femmes de Chiang Mai : tout dans cet acte m'a plu, autant le geste en lui-meme, dispense avec professionnalisme et procurant une vrai detente, que le concept qui permet a des femmes emprissonees de se former et de beneficier de ces acquis a leur sortie. 


Mes plus beaux sites :
1 - Kho Phangan : plage de sable fin, eaux turquoises, criques joliement decoupees, joies du snorkelling ou de la plongee, ambiance etrange de la FullMoon Party, soiree a admirer les joueurs de feu...
2 - Mae Salong : village paisible aux influences chinoises et birmanes, paysage en camaieu de vert avec les plantations de the a perte de vue, tranquilite d'un endroit oublie, presqu'hors du temps...
3 - Sanghlaburi : village a la frontiere birmane, au joli panorama donnant sur le lac, pont de teck menant a un village hmong assoupi, rencontres authentiques avec les locaux...


Mes pires instants :
1 -  Bangkok : quand la decouverte d'un pays et d'une ville commence par une immersion dans son systeme de sante....
2 - Ayutthaya : quand la fatigue et la chaleur m'ont terrasse, me laissant a bout de souffle et de moral dans cette ville ecrasee de soleil et de pollution...


Le budget

J'ai pu depense facilement seulement 10E/jour dans la premiere partie de mon voyage, alors que j'etais seule. Il est simple de manger pour 60 a 80cts d'euros un copieux plat de nouilles ou de riz, et de se loger pour entre 2.5 et 4E. Une nuit de bus revient a 8 a 15E en moyenne.
Finalement, pour moi, la Thailande s'est revelee meilleur marche que ses voisins Laos et Cambodge.

Sur ces trois dernieres semaines, avec ma soeur et un ami, j'ai depense une moyenne de 20.4E/jour car nous nous sommes rendus dans les lieux les plus touristiques (ile et Chiang Mai), que nous nous sommes offert une initiation a la plongee (80E) et avons fait un trek ecotouristique de deux jours (40E).

La sante

Encore une fois, rien a signaler
J'ai pu constater par contre la fiabilite du systeme de soins a Bangkok, notamment au Bangkok Adventis Hopital (Mission Hospital) ou les soins n'ont rien a envier a la France. Par contre, sans assurance, le prix est prohibitif.

lundi 1 août 2011

Homestay chez les Akhas - Village de la province de Chiang Rai, Thailande

J'arrive maintenant au terme de mon voyage en Asie, et je constate que mes meilleurs souvenirs resident dans les moments de partage avec les populations locales et les autres voyageurs. J'aime apprendre et comprendre d'autres cultures, j'aime mes yeux etonnes face de nouvelles coutumes, j'aime quand tant de choses passent dans un simple regard. 

Je voulais que Lucie puisse vivre des moments authentiques comme ceci, c'est pourquoi j'ai souhaite que nous partions en trek a la decouverte des ethnies montagnardes qui peuplent les provinces du Nord de la Thailande. Elles viennent essentiellement des pays limitrophes : Tibet, Chine, Birmanie, Laos, et s'installent depuis deux siecles, fuyant l'oppression. La plupart n'ont que le statut de refugies et vivent chichement de leurs cultures (depuis que le trafic d'opium est reprime par le gouvernement thai). Chaque ethnie possede sa propre langue et des us et coutumes specifiques. J'ai eu l'occasion de rencontrer les shans en Birmanie, reconnaissables a leurs foulards a carreaux dans les cheveux. 

J'ai choisi une agence de tourisme responsable, Natural Focus, dont une partie des benefices reviennent directement aux populations, qui sont encourages a poursuivre leurs activites et leurs traditions. 
En effet, depuis le debut de mon sejour en Asie du sud-est, je constate le commerce qui est fait au detriment de ce qu'on appelle vulgairement les femme-girafes, ces femmes qui empilent des anneaux autour de leurs cous, dont le poids affaisse les clavicules, renforcant l'impression de longs cous. Ces femmes et ces enfants sont aujourd'hui completement exploites par l'industrie du tourisme, chaque photo ou visite etant vendu a prix d'or. Aussi, la plupart des agences proposent des treks dans les villages ou sont parques ses femmes. Je precise que ces gens ont le statut de refugies car ils sont illegalement emmenes de la Birmanie, ou ils vivent, appartenant a l'ethnie des Karens, au territoire thai. Je prends cet exemple, car c'est peut etre le plus flagrant, mais de nombreux villages aussi perdent peu a peu leur autonomie car ils rejettent l'agriculture au profit des revenus plus "simples" apportes par le tourisme. C'est ainsi que progressivement, les minorites culturelles s'evanouissent au fil du monde...

J'aurai aime partir trois jours et deux nuits afin de davantage profiter de ces instants uniques, mais un groupe etait deja constitue pour deux jours, nous avons donc du nous joindre a eux. Ce trek porte assez mal son nom car il est davantage acces sur la vie dans les familles que sur la marche elle-meme, ce qui nous convenait tout a fait.

Nous sommes arrivees a Chiang Rai, point de depart du trek, la veille afin de visiter le musee dedie aux ethnies montagnardes. Nous avons appris a propos de leurs cultures, leurs costumes, et des enjeux pour les prochaines annees. 

Le lendemain, nous sommes enfin parties avec 5 autres personnes et notre guide, dans un village Akha de la province de Chiang Rai. Nous sommes accueillis par une delicieuse famille, dans une maison sur pilotis en bambou, a l'entree du village. Une dizaine d'enfants jouent et s'amusent sur la terrasse dominant la superbe vallee, au depart assez timide vis-a-vis de nous, avant de se detendre peu a peu. Nous mangeons un assortiment de plats typiques de cette region montagneuse, a base de legumes cultives dans le village, et de porc ou de poulet. Les plats sont poses au milieu de la table et chacun met dans son bol de riz ce qui lui plait. C'est egalement une region reputee pour son the, que nous aurons le plaisir de gouter tout au long de ces deux jours. 
Dans l'apres-midi, nous partons, des grappes d'enfants rieurs a chaque main, dans le village puis dans la campagne alentours. C'est une balade tres agreable, qui nous plonge dans la vie quotidienne des habitants. Les enfants sont adorables et prennent un plaisir immence a nous montrer les enormes araignees tissant leurs toiles dans les feuillages! Un autre passe-temps pour eux consiste a trimballer un gros insecte au bout d'une corde, apres lui avoir arrache les pinces....
Le soir, nous nous retrouvons tous a la cuisine pour preparer le repas du soir. Notre guide traduit les propos en thai de la fille de la famille, qui elle-meme traduit les paroles en dialecte local de ses parents! Nous apprenons ainsi que la famille est venue de Birmanie il y a 35 ans, fuyant la dictature et ses horreurs. La femme etait alors enceinte et a porte son premier enfant de trois ans durant les trois nuits qu'a dure leur fuite. Ce couple est tres emouvant et leurs sourires communicatifs. Nous sentons combien ils sont heureux de recevoir des etrangers qui s'interessent a leur culture chez eux. Nous dormons dans la piece commune, bercees par la pluie qui se fracasse sur le toit en taule. 

Le soleil est revenu le lendemain matin. Nous en profitons pour nous balader dans le village, ou l'excitation est a son comble car l'epicerie ambulante est la! Comme nous sommes dimanche, les femmes ont revetus leur costume traditionnel magnifiquement ouvrage, qu'elles mettent pres d'un an a confectionner. 
Nous partons ensuite dans la jungle jusqu'a une cascade. Le chemin est tres perilleux, car pentu et rendu extrement glissant par les pluies de la veille. Nous arrivons apres bien des peripeties a la riviere et nous appretons a faire un feu pour cuisiner dans du bambou quand une averse nous surprend. Notre guide prie alors et souffle sur les nuages pour les dissiper (bien que convertis au christianisme par les missionnaires, les Akhas ont conserve leurs croyances animistes) mais rien n'y fait, il nous faut rebrousser chemin si l'on ne veut pas rester coincer par la boue. Le retour est encore plus difficile et nous glissons tous a tour de role sur le flanc de la montagne. Nous n'en menons pas large... Oh joie de retrouver le village finalement! 

Les quelques heures precedant notre depart sont consacrees a l'apprentissage de l'artisanat local, par la confection de bracelet en perles notamment. Nous montrons quelques photos de notre famille pour partager avec eux un peu de nous egalement. 

Je suis tres touchee de partir deja, gardant en memoire ces instants magiques de partage et de decouverte, emue par la joie de ces gens a nous accueillir dans leur intimite. Lucie est heureuse d'avoir vecu une telle experience et retient particulierement les moments de complicite partages avec les enfants.

Nous nous rendons ensuite dans le petit village de Mae Salong, pour y passer nos derniers jours avant notre retour definitif a Bangkok mercredi.

Une reputation au dela des montagnes - Pai, province de Mae Hong Son, Thailande

Apres Chiang Mai, nous avons continuer a monter vers le nord, a Pai. Il y a longtemps de cela, Pai n'etait qu'un petit village perdu dans les montagnes de la province reculee de Mae Hong Son. Aujourd'hui, c'est un noyau touristique au coeur d'un ecrin de rizieres

Si le village n'a qu'un interet limite du fait qu'il soit uniquement et entierement tourne vers le tourisme, les alentours sont beaux et propices a de belles balades a moto ou a velo (si vous avez des mollets de champion!!). 

Nous nous sommes d'abord rendues a un camp d'elephants afin que Lucie puisse vivre cette aventure hors du commun. J'ai essaye de trouver un centre ou les conditions de vie pour les pachydermes soient correctes, ne cautionnant pas ces lieux ou on dresse les elephants en vue de leurs faire realiser des "exploits"  tels qu'un match de foot ou une peinture. 
Nous avons choisi une balade de deux heures dans la montagne puis jusqu'a une riviere afin de pouvoir se baigner avec eux. J'avais vecu cette experience au Nepal, dans un autre contexte, et en gardait un souvenir tendre. 
Malheureusement, le chemin montagneux etait tres accidente et notre ami l'elephant decide a arrache des tiges de bambou tout au long du chemin! Du coup, des les 10 premieres minutes nous avons manque de tomber et notre confiance a ete bien ebranlee... nous finirons donc a pied! Lucie a tout de meme pu profiter de ce moment unique dans la riviere, se faisant doucher et bousculer par l'animal visiblement a son aise. 

Le lendemain, j'ai souhaite louer des velos afin de nous rendre dans un village a majorite chinoise puis a une cascade. Je ne savais pas que la route monterait autant et Lucie abandonne vite la bataille. Je poursuis le velo a la main, pendant a la delicieuse descente qui m'attendra au retour! Le village est typique d'un village du Yunnan, province du sud de la Chine : toits bas et evases, maisons accrochees a flanc de montagne, gros lampions rouges pendus aux fenetres et arches massives a l'entree. La couleur dominante est bien sur le rouge et or. Je regrette l'absence totale de contact, meme non verbal, avec les habitants, repensant avec plaisir aux sourires qui m'accueillaient partout en Birmanie :)

Je rebrousse chemin, profitant de la descente bien qu'etant arcboutee sur les freins tant la pente est rude! 

Nous passons l'apres-midi au bord de la piscine ecologique d'une ferme-guest house avant de nous offrir un massage thai. Ce massage typique est realise sur les vetements, sans huile, par simples pressions et etirements d'endroits strategiques du corps. Nous en sommes ressorties completement detendue, presque sans forces, comme apres une grosse seance de sport! Un vrai bienfait... pour 4E... :)

mercredi 27 juillet 2011

Escale culture et bien-etre - Chiang Mai, Thailande

Nous avons quitte notre belle Ile en mer pour faire une escale d'une nuit a Bangkok afin de ne pas enchainer deux nuits dans le bus avant d'atteindre Chiang Mai, dans le nord du pays. 

Nous avons regoute aux plaisirs culinaires bon marche de la capitale, apres nous etre quelque peu prives face aux prix parfois ornereux de Koh Phangan : jus de fruits, riz a la noix de coco et a la mangue, gaufres aux cacahuetes....  Miam! On en a egalement profite pour se faire de jolies coiffures, le genre de luxe que l'on ne peut s'offrir en France et qui reste tres abordable ici (pour les connaisseurs : mes rastas m'ont coute ici 28E). 

On a donc repris un bus le samedi soir direction la capitale culturelle. Difficile de trouver le sommeil, il faut dire que les dernieres nouvelles familiales ne sont guere enthousiasmantes... 

Nous arrivons de bon matin a Chiang Mai, sous un ciel plombe et une chaleur lourde. On trouve une petite guest house tenue par une famille sympathique : Lamchang Guest House. L'accueil chaleureux contraste agreablement avec Bangkok, nous apprecions! Notre chambre pour trois est mignonette et bon marche. En plus, Sylvain, marie avec la fille de la proprietaire, nous prodigue de bons conseils. 

Nous visitons quelques temples dans la vieille ville avant de nous reposer un moment. Je suis toujours aussi etonnee par le manque de respect temoigne par les touristes (occidentaux et asiatiques) envers les lieux de cultes, ou certains se presentent en mini-short sans sembler prendre conscience du probleme... Les temples sont bien renoves, mais toujours aussi kitch, comme l'affectionne la Thailande! Nous decouvrons une ville agreable, a taille humaine et joliement amenagee avec ses rues pavees et ses magasins ethniques.

Nous sommes dimanche et ca tombe bien car en soiree, se deploit un immense marche d'artisanat dans plusieurs rues du centre-ville. On y trouve de tout et a des prix tres raisonnables car Chiang Mai est le centre artisanal de la Thailande, tout est donc fabrique sur place. J'apprecie particulierement l'atmosphere detendue et nonchalante, et le sourire que tout le monde arbore, sans pousser a l'achat. Un moment bien agreable. 

Le lendemain, tandis que Baptiste se rend a un camp d'elephant, je pars avec ma soeur a la decouverte du marche et du marche aux fleurs. Nous ne pouvons resister a faire un peu de shopping dans les superbes magasins qui bordent les rues! Le marche aux fleurs, bien que plutot petits, est agreable et les odeurs suaves contrastent franchement avec celles plus agressives de la viande et du poisson!

Le dernier jour, nous sommes allees avec Lucie a la prison des femmes de Chiang Mai pour nous faire dispenser un divin massage des pieds pendant plus d'une heure. Cette initiative est heureuse et gagnante sur les deux tableaux : ces femmes, qui ne sont pas de grandes criminelles, se sont formees durant leur incarceration et recevront le fruit de leur travail a leur sortie afin de commencer, je l'espere, une nouvelle vie. Le massage en lui-meme, premier en son genre pour nous, m'a rendu mes pieds a leur taille normale, ce que je n'avais pas beneficie depuis le mois d'avril! Une sensation de legerete bienvenue! Une belle aventure donc...

L'apres-midi, on a pris un touktouk collectif pour nous rendre dans un village d'artisanat a 10km de la ville, nomme Bo Sang. Ce moyen de transport pratique remplace les bus de ville et est assez pittoresque. En fait d'artisanat, il s'agit surtout d'une unique rue bordee d'echoppes en tout genre. Cependant, nous avons pu apercevoir une fabrique d'ombrelles employant des personnes agees, ou l'accueil fut timide mais sympa. 

Baptiste nous quitte deja le soir meme, n'ayant obtenu que 15 jours de conges bien merites. Il semble ravi de son sejour, c'est l'essentiel :)

Je reste seule avec Lucie ; nous sommes parties plus au nord pour Pai avant de faire un trek a la rencontre des ethnies montagnardes a Chiang Rai ce week-end.

vendredi 22 juillet 2011

Paradis... En danger? - Koh Phangan, Thailande

En preambule, je viens de poster les derniers articles concernant mon mois en Birmanie. Les photos suivront j'espere dans les heures a venir. 

Ma soeur et mon ami m'ont rejoint jeudi dernier pours respectivement trois et deux semaines de vacances. Malgre ce temps limite, j'essaie de leur donner un apercu des differentes facettes de la Thailande. 

Nous sommes donc restes deux jours a Bangkok a leur arrivee, afin de s'acclimater en douceur au climat chaud et surtout tres humide de cette saison. J'avais oublie combien la moiteur ambiante pouvait choquer et faire suffoquer! 
Nous sommes alles au Palais Royal le lendemain, ou Baptiste s'est fait vole son argent et son passeport.... Quelle misere, d'autant qu'il a deja peu de jours devant lui! Nous avons decide de ne pas nous gacher davantage les vacances, et de poursuivre notre journee normalement apres avoir depose une plainte a la police. Il accomplira les demarches adequates aupres de l'ambassade quelques jours avant son depart definitif. Le soir, je les ai accompagne a la tour Bayokee II afin de leur donner a voir la vision vertigineuse sur Bangkok by night.

Le lendemain, demabulations et achats au Chatutchak Market, avant de prendre un bus de nuit direction une ile paradisiaque! J'ai nomme Koh Phangan! J'avais choisi strategiquement cette ile de la cote est car, me fiant au calendrier lunaire, j'ai cru que la celebre fete de la pleine lune s'y deroulerait le 15 et donc que nous serions au calme le 17, les teufeurs repartis. Mais surprise, jour special en faveur du Bouddha oblige, les festivites ont ete reporte au 17 juillet, soit pile le soir de notre arrivee, correspondant egalement aux 30ans de Baptiste. J'ai craint que nous ayons des difficultes a nous loger mais finalement, choisissant une plage relativement isolee a l'est, Thong Nai Pan, nous degotons un mignon bungalow pour 400B pour 3 soit 10E la nuit. La plage tient ses promesses : eaux turquoises, sable dore et fin, palmiers cocotiers.... 

Nous nous rendons a cette fameurse fete sur la plage, reunissant de 10 000 a 30 000 personnes selon la saison, s'ebattant aux sons de la musique a fond jusqu'au bout de la nuit. Il est loin le temps ou tout cela n'etait qu'un moyen de rassemblement presque sauvage! Aujourd'hui, c'est une veritable industrie et pas de place a l'improvisation! Il faut dire que faire cohabiter cette masse de jeunes gens fortement alcoolises et drogues avec l'ocean n'est pas sans dangers. La premiere impression d'etonnement passe face a cette maree humaine phosphorescente (peinture fluo sur tout le corps) tenant a la main un seau en plastique rempli d'alcool et de pailles multicolores, si l'on ne partage pas le trip, autant passer son chemin! En conclusion, ravie d'avoir "vu" cette celebrissime FullMoon Party, mais ravie d'en partir aussi pour retrouver le calme et la beaute de ma plage semi-deserte! 

Les trois jours suivants se sont decoupes entre farniente a l'ombre des palmiers, plongee en masque et tubas pour admirer les coraux (malheureusement tous tues a force de visites multiples des touristes comme nous) et les poissons, plongee avec oxygene pour les deux autres qui sont  tres contents de leur experience. J'ai decouvert pour ma part un reel autre monde sous la surface de l'eau, qui m'a quelque peu effraye (l'eau n'est decidement pas mon element...) mais que je ne soupconnais pas. C'est en effet la premiere fois que je vivais cette experience et decouvrir ce monde parallele m'a vraiment marque. J'ai croise de nombreux poissons, nullement etonnes de ma presence, et evoluer parmi les masses de coraux a seulement quelques centimetres de la surface m'a impressionne! Mais je ne sais pas si ce monde maritime et secret va survivre bien longtemps compte tenu de sa faible protection contre sa lourde exposition.

Nous sommes rentres ce matin, restons deux jours sur Bangkok avant de rejoindre le Nord du pays dimanche.

La dictature aux 1001 Bouddhas - Birmanie

J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce pays attachant qu'est la Birmanie. Seulement 160 millions de touristes par an confere a l'endroit un charme et une authenticite certaine. Les birmans sont un peuple adorable et curieux, qui m'ont conquis par leur sourire a toutes epreuves. Le pays recele de beaux paysages declinant un camaieu de vert et le bouddhisme omnipresent est particulierement visible au travers des pagodes qui ponctuent le paysage. Je n'en avais jamais vu autant!! 

De la dictature, je ne vous en ai que peu dit tant que j'etais dans le pays. Aujourd'hui, je peux me permettre quelques mots, reflet de ce que j'ai pu voir, comprendre et deviner au cours de ce seul mois. 
Au premier abord, rien a signaler de particulier, hormis la censure sur internet par exemple ou encore les formalites de visa qui posent beaucoup de question sur le metier que vous exercez (inutile de vous preciser que si vous etes journaliste ou etudiant specialise, il vaut mieux mentir pour entrer!!). 
Les gens semblent libres de leurs mouvements, ont le sourire aux levres ; il n'y a pas de militaires armes jusqu'au dents a tous les coins de rue... Nan, cette dictature ci ne s'affiche pas... Elle se percoit dans les non-dits et se lit entre les lignes
On peut alors remarquer que personne ne parle politique ; que des check-point militaires sont installes au bord des routes et verifient les papiers de tout le monde ; que le journal est couvert de propagande ; que des gens cassent des pierres au bord de la chaussee, surveilles par des gardes armes...
J'ai pu recueillir les temoignages de deux francais emigres en Birmanie, qui subissent les soupcons du gouvernemant envers l'etranger : elles doivent signifier tout leur deplacement a l'immigration par exemple. Une etudiante en these m'a parle de certains de ces amis expulses du pays car trop curieux ou tout bonnement disparu...
J'ai tendu plusieurs fois des perches discretes a des birmans avec qui j'etais en conversation mais aucun ne l'a saisi. Les locaux risquent gros a aborder ces questions et je ne voulais bien entendu attirer d'ennuis a personne.

Je suis restee aussi fidele que possible a mes principes afin de donner le moins d'argent possible au gouvernement : j'ai ainsi eviter le train, propriete de l'etat, ainsi que certains sites payants ; j'ai fait travailler les populations locales grace ma nourriture ou mon hebergement ; je me suis documentee sur le pays et ses minorites ethniques..... Bref, j'ai tente de voyager de maniere responsable et respectueuse comme a mon habitude.

C'est sans conteste le pays qui m'a le plus touche de l'Asie du Sud-est. Rien de spectaculaire a voir comme dirait certains, mais un population geniale et de beaux paysages de campagne. Le peu de touristes permet de sortir facilement des sentiers battus, quand le moindre deplacement devient une aventure. J'aimerai pouvoir y retourner afin de me rapprocher des zones plus difficiles d'acces qui necessitent pour le momemt de prendre l'avion (a moins que le gouvernement consente quelques allegements a ces lourdes regles...).


Les tops et les flops du voyage :

Mes plus beaux lieux :
1 - La paya Swedagon de Yangoon, autant pour sa beaute que pour son atmosphere pieuse
2 - Hpa-An, son paysage de formations karstiques sur fond de vert eclatant des rizieres, ses grottes aux representations de bouddhas veilles de plusieurs siecles, ....
3 - L'Ananda Temple de Bagan, ses immenses statues dores du Bouddhas debout, ses pelerins agenouilles ou deposant une Nieme feuille d'or sur les pieds boursoufles de la divinite,

Mes plus beaux moments :
1 - La decouverte de Yangoon, le premier soir de mon arrivee : l'emotion qui m'a saisi quand j'ai senti les effluves de l'Inde dans ses rues encombrees et vivantes, la joie que j'ai epprouve a voir tous ces visages souriants a mon encontre...
2 - Mes deambulations dans le grand marche de Moulmein : l'effervescence contagieuse, les odeurs et les couleurs, les sourires accueillants, la vendeuse de tanaka... et plus largement, j'ai adore tous les moments que j'ai passe dans les marches, petits et grands.
3 - La vue sur la plaine de Bagan : j'attendais depuis longtemps ma premiere vision des 2000 pagodes rouges se decoupant sur le paysage vert et je ne fut pas decu par cette originale immensite!


Mes pires instants :
Ben... Il n'y en a pas vraiment eu!!!



Le budget :

Une depense moyenne de 13.8E/jour soit 372E dont 126S
La nourriture est tres bon marche (entre 30 et 50 cts pour un bol de nouilles), les transports et l'hebergement, sensiblement comme le Laos et le Cambodge (compter 6S pour une chambre sans salle de bain et entre 10 et 15E pour une nuit de bus).


La sante :

RAS.

Dernieres saveurs - Yangoon, Birmanie

Samedi 9 juillet

Ce matin, apres degustation des nouilles de notre guest house en guise de petit dej, nous partons a la chasse aux souvenirs au grand marche de Yangoon. J'ai pu trouve de quoi vous faire quelques petits plaisirs :)

Les rues sont toujours aussi animees et les birmans sympathiques. Ce qui tombe bien car j'ai presque par hasard constate que je m'etais trompe dans ma date de retour sur Bangkok : non pas le 11 mais le 12!!
Trop bete...



Dimanche 10 juillet

Nous rencontrons beaucoup de monde au petit dejeuner, qui se prolonge donc jusque tard dans la matinee. Deux jeunes quebecoises en etude a Bangkok tout d'abord, qui se sont fait rouler de plusieurs centaines de dollars en changeant leur argent dans la rue a deux personnes peu scrupuleuses. Je suis tellement desolee que leur premiere impression de ce magnifique pays s'imprime a travers cette desagreable mesaventure... Plus legerement, elles nous parlent aussi des francais qui font leurs etudes au Quebec et ne se melent jamais aux locaux, continuant a manger de la nourriture francaise par exemple. Pas tres flatteur mais c'est le reflet de leur realite! ; Sophie, une francaise vivant en Colombie, travaillant sur une these sur les nonnes bouddhistes de Birmanie. J'apprends des tas de choses avec elle, c'est vraiment un personnage! ; Yann, infirmier suisse, converti au bouddhisme, avec qui j'ai aime discute religion et dogmes. Bref, une matinee riche en echanges multiculturels :)

Je passe l'apres-midi a flaner dans ma chambre mansardee, paisiblement.

Le soir, je dine avec Yann dans un tres bon resto de cuisine sud asiatique, cher et guinde mais tres agreable. Je me fais le plaisir de choisir un de mes plats preferes du Laos : le laap, salade de poulet tres epicee.



Lundi 11 juillet


Alors qu'une journee de plus m'a ete offerte a Yangoon, je me doute qu'elle ne sera pas ordinaire ou du moins qu'elle va me reserver quelques surprises... Et je ne m'etais pas trompee!

Je commence par aller ma balader a la recherche des rues abritants des marches, afin de satisfaire mon plaisir de detailler les rues animees, colorees des fruits et des legumes vendues par les femmes en chapeaux. Je marche beaucoup, presqu'au hasard des rues, humant ici ou la une odeur qui me plait. Je prends conscience que ce sont mes dernieres heures dans ce pays que j'ai beaucoup aime et j'essaie d'en prendre plein les yeux.

Je deguste un plat de shan noddle, ses nouilles servies avec de la tomate et des epices que j'aime particulierement.

L'apres-midi, je discute davantage avec Sophie, la jeune femme vivant en Colombie. Nous evoquons sa vie mouvementee mais aussi son travail de these tres interessant. Je l'accompagne dans le but d'interviewer trois nonnes dans une pagode a la peripherie de Yangoon. Mais le voyage est plein de peripeties et nous arriverons finalement trop tard pour l'entretien. Ce fut un mal pour un bien car ainsi nous avons pu decouvrir cette grande pagode en dehors des circuits touristiques, et qui pourtant est parmi les plus belles que j'ai decouverte ici. Les hauts plafonds dores sont peints minutieusement, les bouddhas etincelles de milles feux et les birmans viennent faire leurs offrandes devant la statue representant leur jour de naissance.

Nous poursuivons ensuite notre route dans la nuit afin de redecouvrir la majestueuse paya Swedagon aux lumieres du couchant. Et quelle beaute! La nuit noire a la lune presque pleine ne rend que plus eblouissant l'or qui nous entoure. L'atmosphere est empreinte de ferveur tandis que les clochettes du dome tintent agreablement a nos oreilles. Je voulais conserver cette image de la Birmanie et je ne suis pas decue. Cela restera sans doutes l'un des plus moments de ce mois pourtant deja magique par bien des aspects.

Je repars demain pour Bangkok, pour achever mon voyage avec ma soeur et un ami. Retour dans trois semaines....

Sous un blanc manteau - Rocher d'Or, Birmanie

Jeudi 7 juillet

Nous quittons la ville tot ce matin pour aller a Kyaiktyo, ou nous attend le rocher d'or : une pagode perchee sur un rocher dore en equilibre sur une falaise, lieu de pelerinage tres fequente en Birmanie.

Des rabatteurs de guest house nous attendent des la sortie du bus et nous accompagnent jusqu'a leurs etablissements. L'un comme l'autre ont menti sur les prix pratiques et nous sommes vraiment decus... C'est la premiere fois que nous tombons sur des birmans manquant d'honnetete. Nous n'avons cependant pas le choix de dormir chez l'un ou chez l'autre car les guest house sont rares dans ce camp de base.

Une apres midi de desoeuvrement comme ca faisait longtemps que ca ne m'etait pas arrive m'attends. Lieu glauque et sale, temps a la pluie battante, village morne et sans vie. Heureusement que les romans sont la pour m'emmener loin de cet environnement deprimant!




Vendredi 8 juillet

Nous partons donc a l'assaut de la montagne ce matin pour voir enfin ce fameux monument dont la photo orne tous les pare-brise des voitures birmanes.

Un camion bonde nous depose a mi-chemin et les 45 min restantes s'effectuent a pied... ou en chaises a porteur, tel un trone!! Le prix est au poid et ce moyen de transport seduit nombre de touristes asiatiques. La montee est rude et abrupte, et le brouillard epais nous prive malheureusement de la moindre vue en contrebas.

Arrives au sommet, la nappe blanche est encore plus blanche, et nous en sommes tellement desorientes que nous passons devant le rocher d'or sans le voir! Steve peut l'approcher tandis que je dois me contenter d'ecraser mon visage contre les barrieres pour en distinguer les contours gigantesques : comme beaucoup de sanctuaires, il est interdit aux femmes d'y penetrer...

Le brouillard nous empeche de profiter de la perspective probablement eblouissante de voir cet enorme bloc de pierre repose a reel equilibre au dessus du precipice. De plus, peu de pelerins font le deplacement a cette saison et la ferveur est loin d'etre a son comble. Meme si le temps est defavorable, il confere un atmosphere surnaturel au lieu...

Nous redescendons et attendons pres d'une heure que le nombre de personnes soit suffisant pour revenir au village.

Nous devons enchainer par un bus pour Yangoon, en prevision de nos avions des jours prochains. Ce sont deux moto-taxis qui nous conduisent durant les 30min qui nous separent de la gare routiere. Et ce ne fut pas une mince affaire pour moi car apres que la premiere moto soit tombee en panne, j'ai echappe de peu a l'attaque d'un enorme serpent qui traversait la route. Pres de 2m de long pour 5 ou 6cm de diametre, mon chauffeur l'a vu trop tard et n'a pas pu faire un detour pour l'eviter. Se sentant en danger, le reptile s'est dresse et a ouvert sa gueule a quelques centimetres de mon mollet, l'acceleration lui faisant finalement mordre la roue... La peur de ma vie et celle de mon chauffeur probablement au regard du cri qu'il a pousse!

Le trajet en bus fut en regard de cette mesaventure des plus agreable et nous arrivons a la nuit tombee a Yangoon, ville qui a toute mon affection.

Nous trouvons sur mes bons conseils une guest house accueillante et confortable , l'Okinawa, qui propose un dortoir tres cosy pour 5S la nuit, du jamais vu! De quoi passer de bons derniers jours.

Nous allons manger dans un indien du centre ville, un peu decu des saveurs fades qu'ils nous servent en comparaison a l'Inde!!

Une odeur de riz - Hpa An, Birmanie

Lundi 4 juillet

Ce matin, jour de mon depart pour Hpa-An, un soleil radieux brille de mille feux et illumine la baie de ses reflets dores :)

Je decide de prendre le bus a midi seulement, pour profiter de ce beau soleil pour flaner dans les immences marches de Moulmein. Je commence par me rendre au nouveau marche, ou des stands de vetements et des pharmacies cohabitent dans un batiment de deux etages. Tout l'interet pour moi reside dans le fait que du premier etage, j'ai une vue panoramique sur le marche traditionnel qui me plait plus que tout : les poissons seches a meme le sol, les poudres de tanaka qui cotoient les paniers de fruits et legumes colores, les epices et l'encens qui embaument l'air de fragances riches... Je jouis de mon anonymat pour faire quelques photos et meme quelques videos afin de vous faire partager cette ambiance unique. 
Puis, je descends parmi la foule bigaree des hommes portant de grosses charges sur l'epaule, leurs muscles puissants saillants sous leur tee-shirt tache ; les femmes aux larges plateaux d'argent charges de mets appetissants en equilibre precaire sur leurs tetes ; les vieilles birmanes jasant et gesticulant pour obtenir le meilleur prix pour le regime de banane ou les dernieres mangues juteuses de la saison... Je me fraye un passage tant bien que mal, et quand on m'interpelle d'un hello timide ou sonore, je reponds d'un sourire tout aussi avenant. 
Je m'arrete devant une dame vendant de quoi faire de la poudre de tanaka. Elle ne parle bien sur pas l'anglais et c'est par gestes que nous nous comprenons. Elle me prepare un peu de pate en frottant le bois sur une souche avec un peu d'eau, plus me l'etale sur les joues et le nez. J'en achete trois petits tas pour prendre un peu soin de ma peau. Car il faut bien reconnaitre que si pour la sante psychique le voyage est formidable, pour ce qui est du physique... sans soins adaptes, sous un soleil rude et dans des conditions de vie precaires, la peau s'asseche, les cheveux tombent, les rides se creusent... Bref, on prend vite un coup de vieux! Je passe un moment des plus agreables parmi la population et je quitte avec le sourire cette ville pour retrouver sa voisine Hpa-An a deux heures de la.


Le bus bringuebalant contient plus de paniers a legumes que d'hommes peut etre! Les femmes prennent leurs aises entre les denrees et dorment avant meme que le premier coup de klaxon est retentit! Le paysage qui se devoilent par les vitres ouvertes est particulierement beau : des formations karstiques emmergent des rizieres etincelantes sous l'eau qui les inonde maintenant, tandis que les paysans s'acharnant a faire la premiere recolte
sous le soleil de plomb.

Comme souvent en Birmanie, on me depose au beau milieu de nulle part en m'indiquant une vague direction de la main!! Habituee a cette deplaisante aventure maintenant, je prends le temps d'avaler un plat de nouilles avant de heler un taxi pour aller dans une des deux seules guest houses autorisees a recevoir des etrangers.

Bien que rudimentaires, les chambres donnent sur un balcon ou the et cafe sont a volonte, sympa. Je fais une pause lecture meritee dans l'apres-midi avant d'aller assister au coucher du soleil sur ce beau paysage d'une pagode donnant sur l'eau. Immediatement, je suis entouree d'enfants et de tres jeunes moines qui chuchotent sur mon passage (on voit peu d'etrangers ici). Nous profitons tous d'un beau moment de calme puis le photographe professionnel de la pagode me fait poser avec tout le monde, sous les regards ahuris de tous!

Hpa-An n'est pas reputee pour ses restaurants et c'est justifie : beaucoup d'huile et peu de legumes au menu!!




Mardi 5 juillet


Ce matin, le soleil est encore la et je pars donc avec le guide mon hotel en moto, explorer le tresors alentours. Grottes recelant des milliers de gravures du Bouddhas, pagode perchee sur un rocher au milieu d'un lac, vue
magnifique sur les falaises... J'en prends plein les yeux :)

En rentrant, j'ai la surprise de retrouver Steeve cette fois, un autre des francais rencontres a Bagan. Nous partageons nos aventures autour d'un the birman au lait concentre sucre.

Trouver un restaurant proposant des prix decents est une galere et on finit par s'acheter des gateaux pour finir correctement le repas!

Je ne peux m'empecher de penser que dans un mois je serai de retour en France... Mes sentiments s'emmelent et debordent a cette evocation, entre l'impatience et la tristesse, l'excitation et le doute. Mais c'est la joie de vous revoir tous qui domine :)


Mercredi 6 juillet


Nous avons tente de gravir une montagne dominant la ville ce matin mais la pluie des derniers jours a rendu tres glissantes les marches montant a l'assaut de la roche et j'ai renonce au tiers du parcours, laissant Steeve
finir seul. Pas envie de me casser une jambe a un mois de la fin, d'autant que deux personnes comptent sur moi a Bangkok!! La vue etait jolie malgre tout et un camion m'a pris en stop gentillement pour rentrer.

Apres-midi detente, au soleil.

Une brume d'embruns - Moulmein, Birmanie

Vendredi 1 et samedi 2 juillet

La matinee s'etire un peu longuement alors que j'attends de prendre mon bus pour Yangoon en debut d'apres midi. Je finis par aller manger des nouilles sautees (pour changer!) dans un ptit bouiboui et saute dans un pick up qui devrait me deposer sur la route ou passera mon bus.

A l'heure dite, contre toutes attentes, le bus est la et pas trop pourri. Le trajet, malgre sa longueur (14h) passe plutot vite et je pourrai presque dire que j'ai passe une bonne nuit! Je suis comme a l'habitude la seule touriste et chacun s'accorde pour me signifier quand je dois aller manger ou faire pipi!

J'arrive a Yangoon de bon matin et sous une pluie battante, comme attendue. La mousson est en effet particulierement forte dans la region de Yangoon et du delta de l'Irrawaddy. Mais le voyage pour moi n'est pas fini car je dois trouver un autre bus pour relier Moulmein, ville du sud, en 8h. Cela s'avere plus difficile que prevu car le prix que l'on m'annonce (10 000K soit 10E) me semble bien trop eleve. C'est la que Lily Negociatrice de Folie entre en scene... ! L'incredulite melee de naivete pour commencer : 10 000K? Nan, ce n'est pas possible! C'est horriblement cher! Je veux voyager en bus local, j'en ai l'habitude, ca ne m'effraie pas ne vous inquietez pas! Puis le desespoir (qui n'etait pas vain car il me restait vraiment peu de monnaie locale et l'on ne peut changer qu'a la capitale) : Mais je ne peux pas payer ce prix! Je n'ai presque plus de kyats! Le courage ensuite : Ok, je vais aller voir d'autres compagnies pour trouver un meilleur prix (cela etant, j'ai traverse la gare sous 15cm d'eau et avec une seule tong car la seconde venait de rendre l'ame, pour faire le tour des bureaux). Et enfin la colere : Il est hors de question que je paye le double du prix qu'un birman, je vous en donne 7000K! Et la, ca passe ou ca casse... Mais c'est passe et j'ai donc economise peiniblement 3E. Cela vous parait peut etre ridicule, tout cet effort pour seulement 3E mais je mange trois repas au moins avec cette somme, donc ca n'est pas si negligeable que ca.

Ces 8h m'ont semble particulierement longues car mes jambes avaient deja doublees de volume, et mes hanches sont vite devenues tres douloureuses.

Je suis arrivee, toujours sur la pluie, dans cette grosse bourgade peu visitee, presqu'envahie par une dense vegetation, au bord de la mer (mais sans plage!). La guest house que j'ai trouve, une des seules a avoir l'autorisation gouvernementale pour accueillir des etrangers, me propose une chambre minuscule sans fenetres pour 6S mais ai-je le choix! J'y retrouve par hasard mais avec plaisir Lionel, un des francais rencontres a Bagan il y a quelques jours. Il confirme mes craintes : depuis trois jours, il a plu a verse nuits et jours... Nous passons la soiree a discuter, voyage essentiellement pour changer!, car il vient de passer 5 mois en Amerique du sud, continent qui m'attire enormemement je vous le rappelle. Et ce ne sont pas ni ces propos ni ces photos qui m'en ont detourne!! Cela n'a fait que renforce mon desir d'aller y passer quelques semaines dans un futur que j'espere proche! Je suis impatiente de decouvrir un autre continent que l'Asie, ou les paysages semblent etre a couper le souffle. Chaque chose en son temps me direz vous...! Mais c'est tellement beau d'avoir des projets :)


Dimanche 3 juillet

La pluie ne nous a pas decourager pour essayer de nous rendre a une jolie pagode en equilibre sur trois rochers dores, a 19km de la. Trouver le bon bus est toute une aventure car ici personne ne parle anglais. J'ai donc pris soin de noter le lieu de notre visite en birman mais malgre cela, c'est une vraie galere heureuse! Je n'avais encore jamais rencontre ce type de problemes de communication car partout ailleurs, la population parle au moins quelques mots d'anglais. Ici, c'est plus rare et du coup, les gens ne se formalisent pas, ils nous parlent birman!!! Un grand moment donc. Et encore plus fort quand nous sommes arrives au pied de la montagne sur laquelle se tient la pagode, et que les birmans nous ont agreablement repondus que non on ne pouvait pas monter pendant la saison des pluies!!! Personne n'a pense que cela nous interesserait de le savoir avant de venir!! On en a profiter pour grignoter un bout avant de tenter d'intercepter un bus dans l'autre sens, toujours sous la pluie bien entendu! Imaginez donc une tache verte et une tache verte fluo (la couleur de nos capes de pluie) se mettant au milieu de la route pour tenter de forcer les vehicules a s'arreter alors qu'ils ne daignaient meme pas ralentir! Finalement, on nous a pris gratuitement en stop, dans un pick up ou s'entassait deja une grande famille souriante. Une veritable aubaine!

L'apres midi fut moins aventureuse : un the, une biere et on regarde la vie defiler :)

Un parfum de vacances - Inle, Birmanie

Mardi 28 juin

Je me leve avant l'aube, pour monter dans un bus local pour le lac Inle, encore embrumee de sommeil : il est 3h30 du matin! Je ne compte plus depuis combien de mois je n'ai pas dormi au dela de 9h!! Si vous vous souvenez de mon rythme de vie en France, cela aura peut etre de quoi vous etonnez, mais ici, la vie commence tot et surtout il y a toujours une bonne raison de se lever : un marche a decouvrir, une visite passionnante, un bus a prendre, un petit dejeuner copieux... Et la vie nocturne n'etant pas tres animee en Asie, je me couche tot. Bref...

Le bus est probablement le plus petit que j'ai jamais vu! Meme moi, qui mesure seulement 1.70m, je ne peux pas faire tenir les jambes devant moi!! Heureusement, il n'est pas entierement plein et je peux profiter que le siege soit libre a mes cotes pour etendre un peu mes jambes vite douloureuses dorenavant.

Le trajet dure pres de 10h et traverse de beaux paysages de campagne et de montagne.

A l'arrivee, il faut encore prendre un pick up pour parvenir au village touristique de Nyaugshwe, a 11km de la. Je le partage avec trois allemands, en vacances pour 15j. Nous nous rendons a la meme guest house la Gypsy Inn, situee au bord du canal menant au lac Inle, prix raisonnables et accueil tres chaleureux. Nous reservons un bateau pour faire le tour du lac demain, et decouvrir des marches, des fabriques en tout genre... Attraction extremement touristique mais je n'ai guere le choix si je veux naviguer sur le lac et je compte sur la basse saison pour ne pas craindre une invasion touristique.

Je decouvre les quelques rues du villages et grignotte un peu dans les resto qui sont tous tres chers compares a mes habitudes jusqu'a maintenant.



Mercredi 29 juin

Apres un petit dejeuner delicieux et copieux compose de the, jus de fruit, crepe, toasts, omellette et soupe de nouilles (je vous avouerai que c'est essentiellement pour ca que j'ai choisi cette hebergement!!!), nous commencons notre balade fluviale, sous un ciel menacant.

Tous les 5 jours, se tient un marche shan, qui reunit une partie des tribus qui vivent reculees dans les montagnes, venues vendre leurs produits ou leurs betails. Nous avons la chance d'etre la le bon jour, c'est donc notre premiere escale. En route, nous croisons de nombreux bateaux longs comme des pirogues, charges de tomates, paniers d'osier, legumes verts... Les femmes se protegent des embruns avec leurs ombrelles multicolores. Les pecheurs evoluent au milieu de ce traffic dans leurs freles embarcations de bois, utilisant pour la peche une technique unique au monde qui consiste a ramer avec le pied, laissant les mains libres de monter et descendre les filets.

Arrives au marche, je constate deja une dizaines de bateaux touristiques (reunissant probablement tous les touristes du village!) et je ne suis malheureusement pas surprise de constater des marchands de souvenirs un peu partout. Malgre les vieilles femmes vendant des cheerots (gros cigare local), les filles devant leurs pyramides de tanaka... je ne peux profiter tranquillement car suis sans cesse interpellee par un vendeur quelconque. Plus aucune authenticite ici (en meme temps qu'est ce que j'imaginais...!).

La journee se poursuit a la decouverte de fabriques artisanales de chales en fibres de lotus (comme son nom l'indique, tirees de la fleur du meme nom, extremement rare), de cheerots, d'ombrelles, de ferronerie... Ce pourrait etre tres interressant, si la visite n'etait pas faite au seul profit de nous faire acheter. Vous me direz que c'est l'evidence meme, simplement, j'aurai aime de pas me sentir otage de la situation sans cesse. J'ai la chance que mes camarades allemands jouent les bons touristes et achetent tout! Pendant ce temps, on me laisse observer les artisans!

Finalement, j'aurai passe une bonne journee grace aux paysages sublimes qu'offrent les montagnes sans les eaux claires du lac, mais j'aurai aime decouvrir davantage la vie villageoise, comme j'avais pu le faire ailleurs.

Nous mangeons tous ensemble dans un resto agreable, et je perfectionne mon anglais avec Stefanie qui est prof de francais et d'anglais dans son pays! Ils ont ete tres sympa de faire l'effort de parler anglais pendant deux jours juste pour moi et de se montrer patient face a mes erreurs nombreuses et monumentales!!

Jeudi 30 juin

Ce matin, je suis partie en direction de Taungghi, la capitale de l'etat shan, a 1h de route de mon village. Le pick up qui m'y a emmene etait plus que blinde de gens, dont pas mal de grand-meres shan, s'y rendant pour son marche anime. Cette ethnie est facilement reperable car les gens portant des foulards a carreaux colores dans les cheveux. J'ai d'ailleurs hier decroche un rire enorme chez l'une de ces femmes du fait d'avoir moi aussi un foulard sur la tete! Entasse comme ya pas, on a grimpe jusqu'a 1500m sous la pluie, sans bouger d'un centimetre dans chaque voisin nous en empechait!

Je n'ai cette fois pas ete decu par le marche traditionnel qui s'est offert a moi, accueillie par de grands sourires sous des yeux etonnes. En face, se tient un nouveau marche de produits de contrebande, principalement des vetements, certains avec encore l'etiquette en euros dessus!

Je me suis ensuite rendue au musee consacre a l'heritage culturel des shans (un des seuls du pays a ne pas avoir ete detruit par le gouvernement). Bien que tres petit et assez pauvre, j'ai ete interesse par l'exposition de bijoux, instruments de musiques, vetements traditionnels ect Peu d'explications mais j'ai ressenti beaucoup d'emotions face a la destruction progressive de toute cette culture riche et fantasque...

Un semblant d'Angkor - Bagan/Mont Popa/Pakkoku

Vendredi 24 juin

Je prends un bus public pour Bagan, a 7h de route au sud est. C'est un bus local absoluement bonde, mais le trajet n'est pas deplaisant, aux milieux des femmes et des enfants, des sacs de riz et de provisions.

Les guest houses sont assez cheres dans cette ville tres touristique, connue pour ses 2500 temples de briques rouges dissemines dans une plaine. C'est vraiment la basse saison, si nous sommes 15 touristes, c'est le bout du monde!

Je retrouve avec plaisir le couple de francais, le groupe s'etant elargie avec trois suisses et deux autres francais. Nous allons mange dans le resto d'une francaise, Armelle, qui s'est installee ici il y a 5 ans pour realiser le reve d'une vie. Au dela de la tres bonne nourriture servie dans le jardin, nous discutions avec plaisir avec Armelle qui nous parle de son bonheur de vivre ici mais aussi des difficultes rencontrees du fait du regime politique, dont je vous parlerai plus tard. Une tres bonne soiree, dans le partage et les rires.


Samedi 25 juin

Je pars avec John l'espagnol, en velo, a la decouverte des fameux temples de Bagan, dont les premiers sont visibles des 3km. De loin, le vue est superbe : imaginez une plaine verte ponctuee de milliers de domes dores ou rouge brique a perte de vue... Incroyable.

Nous commencons par nous rentre a l'Ananda Temple, le plus venere,.Je suis eblouie par la beaute des 4 bouddhas debout, dores a la feuille d'or, resplendissant sous la lumiere pourpre des arches qui les entourent. Le sanctuaire est plein de birmans venus deposes fleurs et fruits en offrande, s'agenouillant aux pieds des statues pour effectuer leurs voeux.

Les temples que nous visitons ensuite ne sont pas aussi enchanteurs car beaucoup moins vivants : ils ne sont plus actifs et ont davantage le statut de ruine, meme s'ils sont dans l'ensemble plutot pas mal conserves. Mais au dela de ca, l'architecture est la meme, repetee a l'infini, et donne vite un aspect de deja vus lassant. Rien a voir avec la cite angkorienne qui offre une grande variete d'architecture differente.

Nous mangeons dans un tres bon resto vegetarien ou je deguste pour la premiere fois une salade de citrons, servie avec du riz coco. Un delice pour les papilles malgre les 4 piments finements haches dans la preparation!! Le manager nous offrira une petite banane flambee agreable pour adoucir mon palais ebouillante!

La derniere pagode ou nous nous rendons, moderne celle-ci, me laisse un gout amer en bouche, malgre sa grande beaute. En effet, du fait de son attrait touristique, j'imagine, elle est hantee par des dizaines de femmes vendant l'image de leur enfant pour quelques centaines de kyats, aux touristes munis de leurs teleobjectifs... Money, money, money... Litanie incessante, au combien entendu depuis le debut de ce periple asiatique...

Je dine seule dans un petit resto qui ne paye pas de mine a cote de mon hotel mais qui me cuisine une salade de feuille de the absoluement divine! C'est une des specialite de la Birmanie et je comprends pourquoi! La famille est en plus tres charmante et chouchoute sa seule cliente de la journee...




Dimanche 26 juin

Aujourd'hui, je pars en direction du Mont Popa, a quelques 50kms d'ici. Seul un pick up s'y rend, camionnette munie de deux banquettes de metal. Deux francaises montent avec moi, Rosy en vacances pour
plusieurs mois, et Tiphaine, en stage pour 2.5 mois a Yangoon. La conversation va bon train tandis que le vehicule se remplit a ras bord et que la route devient de plus en plus cahotique. Je saute jusqu'a atteindre le plafond plusieurs fois et mes fesses, pas assez rembourees, demandent grace!! Il nous faut pres de 3h pour ralier le lieu sacre, les nombreux arrets pour charger veaux, vaches, cochons, nous ayant considerablement retardes!! Mais encore une fois, en Asie, le trajet compte autant que le reste!

Cette montagne surmontee de plusieurs pagodes dorees a une histoire singuliere puisqu'elle est dediee au 37 nats, esprits tres veneres ici (avant la suprematie du bouddhisme, c'etait la religion animiste qui dominait). Ces nats cohabitent avec le Bouddha pour creer une religion originale, melant foi et superstition. Les 770 marches gravies, la vue sur les montagnes est superbe et l'air est remarquablement frais, une benediction! Les singes sont rois ici et nous marchons dans leurs dejections tout au long du parcours, qui s'effectuent pieds nus, comme le veut tout lieu sacre.

Pour le trajet du retour, j'obtiens la place a cote du conducteur et, comble du luxe, de son fauteuil remboure!!

Au retour, nous nous arretons a l'embarcadere, pour se renseigner sur les horaires de bateaux de demain pour rejoindre un village a 25km au nord. Nous mangeons un morceau pour le plaisir de boire un the en regardant le soleil se coucher sur l'eau.

Je retourne dans mon petit resto familial avec les deux filles, et teste deux autres salades : au citron et au gingembre, toujours aussi delicieuses. Le point de vue de Tiphaine sur le pays est interessant etant donne qu'elle a le statut d'expatrie. Encore une belle soiree de partage.



Lundi 27 juin

Afin de terminer mon sejour dans la region de Bagan, j'ai decide de me  rendre au village de Pakkoku, ou la revolution safran a debute il y a  3 ans (lorsque les moines sont descendus dans la rue pour denoncer la  hausse de 200% du prix de l'essence en 2007). Je voulais decouvrir son marche repute pour son bois et son tanaka. De plus, le voyage s'effectue en bateau, moyen de transport toujours agreable.

Tiphaine et Rosy m'accompagne pour la traversee en ferry. Malgre le fait que le sympathique homme de ma guest house est ete effare de me voir passer trois heures dans un bateau local "alors qu'il n'y a rien a voir, nan, nan, rien du tout!", nous avons ete conquise par les paysages de falaises crayeuses surmontees de pagodes qui ont defile devant nous durant la premiere heure. Nous nous sommes installees sur le pont pour profiter au mieux du paysage et echapper au bruit du moteur. J'apprecie ces heures de transports, lorsqu'il n'y a rien de mieux a faire que de regarder la vie defiler. Je suis d'ailleurs devenue une grande reveuse grace a cela! Je coupe meme parfois ma musique afin de mieux laisser mon esprit deriver.

Nous arrivons au debarcadere et sommes tres surprises de constater qu'une nuee de rabateurs de taxi nous y attendent!! Plus que je n'en avais jamais vu en Birmanie avant! Et je n'en ai toujours pas vraiment trouve l'explication... Au final, nous parcourerons quelques centaines de metres a pied avant qu'un birman tres sympa nous emmene gratuitement au marche dans son camion!

Les filles me quittent ici, elles reprennent un bus pour une autres destination immediatement. Pour ma part, je deambule quelques minutes dans le marche et ses ruelles adjacentes, ou s'empilent du bois un peu partout, tandis que d'autres s'emploient a le piler afin de le reduire en poudre de tanaka. Les odeurs sont tres greables et j'aurai aime m'y attarder vraiment devantage mais je suis devisagee en permanence et ne ressens par forcement de sympathie dans les regards qui me scrutent... Si vous saviez comme des fois j'aimerai pouvoir me fondre dans la paysage pour profiter comme je l'entends de ce qu'il m'est offert! Mais quand on a la peau blanche, on est un etranger, quoi qu'il arrive. Meme si vous revetez des habits traditionnels, si vous respectez les coutumes de vos hotes, si vous vivez avec eux meme parfois plusieurs annees, vous resterez toujours un touriste, un blanc et un riche. Cette reflexion est ecrite dans animosite aucune, j'en fais simplement le constat. Et elle peut s'appliquer a nos societes non pas avec les blancs, mais avec les africains par exemple... Arabes
ou noirs avant d'etre francais. J'ai ainsi pu vivre, dans une moindre mesure car sans violence, ce que ca fait d'etre dans la peau de l'etranger :)

Pour me remettre de ces emotions, je deguste un plat de nouilles shan simple mais savoureux. Le staff de la maison de the s'affaire anxieusement aupres de moi, ayant le souci de bien faire car leur faible niveau d'anglais leur fait craindre un impair!

Je traverse l'Irrawady en bateau afin de prendre un pick up de l'autre cote pour rejoindre mon village, a 25km de la. On m'accueille froidement pour ne pas dire pire, et le prix qu'on m'impose de payer est prohibitif par rapport au prix local. Ma tentative de negociation se solve par une tentative du conducteur de demarrer alors que je suis toujours sur le trottoir et que je n'aurai pas possibilite de trouver un autre vehicule avant plusieurs heures.

Je rentre aux prises avec des sentiments contradictoires apres cette rude journee sur le plan emotionnel.

Heureusement, la famille de mon resto prefere est elle, ravie de me revoir a nouveau, comme me le prouve leurs sourires radieux! Je commande cette fois un riz frit a la malaisienne, parfaitement equilibre au niveau des epices. Ils m'offrent des bonbons au tamarin pour le dessert, un delice!

samedi 16 juillet 2011

Un air de campagne - Hsipaw, Birmanie

Lundi 20 juin

Je prends un bus local tres tot ce matin pour me rendre a Hsipaw, un petit village a quelques heures au nord. Je ne m'attire pas les curiosites des foules cette fois et passe les 6h de route a contempler le paysage, plutot joli, quand je n'ai pas peur de finir dans le ravin!

Je me rends dans une guest house reputee pour son hospitalite, esperant ainsi rencontrer d'autres voyageurs. 5E la chambre on ne peut plus basique, les accomodatons sont definitivement plus cheres ici.

Une fois installee, je fais manger au hasard d'un restaurant, le choisissant bonde pour plus d'ambiance. Grand bien m'a pris car alors que je commande un curry de poulet et du riz, arrive une dizaines de petits plats : lentilles, salade d'herbes, tomates confites, salade d'oignons au citron, et d'autres choses indeterminee. Le tout pour 2E, c'est honnete!

Alors que je m'accorde une apm de repos lecture sur le balcon, je fais la connaissance de Stephane, Amandine et Antoine : un couple de punk bourguignon et un ami voyageur tres agreables et originaux. Comme d'habitude en voyage, le courant passe tout de suite, au depart a travers ce qui nous lit a l'evidence, le voyage, puis tres vite on en viens a se reveler des choses tres intimes de notre existence, que seuls nos meilleurs amis connaissent en temps ordinaire. Le fait que dans la majorite des cas on ne revoit pas ses interlocuteurs facilitent sans aucun doute ces confidences mais je pense aussi que l'on baisse ses barrieres a l'etranger, du fait d'etre seul loin de chez soi et d'etre epanoui dans sa vie. Et on se livre plus facilement, ce qui constitue toute la magie de ses rencontres courtes mais intenses :)


Mardi 21 juin

Le matin, je pars seule dans la campagne, decouvrir les environs. Contre touttes attentes, les visages sont bien plus fermes ici que dans les villes de Yangoon ou Mandalay qu'on aurait pu croire plus anonyme. Crainte de l'etranger? Desapprobation de la presence touristique dans le pays ou dans ce village? Desinteret? Que sais je...! Mais ce retour a l'anonymat a certain avantages et je prends plaisir a marcher seule avec mes pensees.

Je ne trouve bien sur pas ce que je cherche et ne veux pas me risquer a prendre des chemins au milieu des rizieres trop longtemps, au risque de me perdre. La balade reste malgre tout agreable et la chaleur pas trop trop accablante.

Je repars a l'aventure en soiree pour beneficier d'une belle vue au coucher du soleil depuis une colline surplombant la campagne verte. La marche est simple et je profite comme prevu des derniers rayons pourpres sur le vert flamboyant des rizieres. Je fais la connaissance d'un australien et d'un espagnol, la soixantaine tous les deux. Leurs debits rapides et leurs accents forts ne me permetttent pas de tout comprendre, si ce n'est que cela semble tre de sacres energumenes! Nous prenons rendez vous pour nous rendre ensemble a une cascade le lendemain matin.

Je les quitte avant le repas, souhaitant me retrouver seule pour manger dans ma maison de the habituelle. Ces etablissements sont une institution ici et reunissent du soir au matin les hommes, principalement, autour d'un the ou d'une biere, ou bien d'un match de football! Comme vous le voyez, ou qu'on aille, ce sont les memes shema qui se repetent! Ici, je peux revasser, ecrire ou lire, dans le brouhaha agreable des conversations, tout en degustant les sempiternelles nouilles accompagnees de the, gratuit et a volonte.


Mercredi 22 juin

Comme prevu, je retrouve Robert et John au petit dejeuner, plutot copieux d'ailleurs : the, viennoiserie, toasts, oeufs, banane.

Nous partons dans la foulee pour une marche agreable et simple a travers les rizieres, les forets de bambou, les plantations de bananes et de mais. Nous croisons les paysans qui nous saluent au detour d'un brin de riz, et traversons des villages minuscules aux maisons de teck et de bambous. Nous apercevons la cascade presque depuis le depart car elle est haute de 100m tout de meme! Avec la distance, l'eau paraissait figee sur les parois rocheuses, mais une fois a ses pieds, il n'en est rien, meme si le debit n'est pas tres consequent du fait de la saison. Nous nous baignons dans l'eau tres rafraichissante, seulement troubles par 5 jeunes paysans en quete de quelques plantes medicinales semble-t-il. J'aime ces moments de complicite avec la nature, quand l'effort n'est pas important mais le plaisir grand.

Apres midi lecture. J'apprecie le rythme que j'ai adopte ici : active le matin, detente l'apm. C'etait de toute facon indispensable a la bonne continuite de mon voyage.