"Le voyage pour moi ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est la saveur de la journée qui s'ouvre, c'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose,c'est la curiosité de confronter ses rêves avec le Monde, c'est demain, éternellement demain. Je pars..." Roland Dorgelès

samedi 16 juillet 2011

Un air de campagne - Hsipaw, Birmanie

Lundi 20 juin

Je prends un bus local tres tot ce matin pour me rendre a Hsipaw, un petit village a quelques heures au nord. Je ne m'attire pas les curiosites des foules cette fois et passe les 6h de route a contempler le paysage, plutot joli, quand je n'ai pas peur de finir dans le ravin!

Je me rends dans une guest house reputee pour son hospitalite, esperant ainsi rencontrer d'autres voyageurs. 5E la chambre on ne peut plus basique, les accomodatons sont definitivement plus cheres ici.

Une fois installee, je fais manger au hasard d'un restaurant, le choisissant bonde pour plus d'ambiance. Grand bien m'a pris car alors que je commande un curry de poulet et du riz, arrive une dizaines de petits plats : lentilles, salade d'herbes, tomates confites, salade d'oignons au citron, et d'autres choses indeterminee. Le tout pour 2E, c'est honnete!

Alors que je m'accorde une apm de repos lecture sur le balcon, je fais la connaissance de Stephane, Amandine et Antoine : un couple de punk bourguignon et un ami voyageur tres agreables et originaux. Comme d'habitude en voyage, le courant passe tout de suite, au depart a travers ce qui nous lit a l'evidence, le voyage, puis tres vite on en viens a se reveler des choses tres intimes de notre existence, que seuls nos meilleurs amis connaissent en temps ordinaire. Le fait que dans la majorite des cas on ne revoit pas ses interlocuteurs facilitent sans aucun doute ces confidences mais je pense aussi que l'on baisse ses barrieres a l'etranger, du fait d'etre seul loin de chez soi et d'etre epanoui dans sa vie. Et on se livre plus facilement, ce qui constitue toute la magie de ses rencontres courtes mais intenses :)


Mardi 21 juin

Le matin, je pars seule dans la campagne, decouvrir les environs. Contre touttes attentes, les visages sont bien plus fermes ici que dans les villes de Yangoon ou Mandalay qu'on aurait pu croire plus anonyme. Crainte de l'etranger? Desapprobation de la presence touristique dans le pays ou dans ce village? Desinteret? Que sais je...! Mais ce retour a l'anonymat a certain avantages et je prends plaisir a marcher seule avec mes pensees.

Je ne trouve bien sur pas ce que je cherche et ne veux pas me risquer a prendre des chemins au milieu des rizieres trop longtemps, au risque de me perdre. La balade reste malgre tout agreable et la chaleur pas trop trop accablante.

Je repars a l'aventure en soiree pour beneficier d'une belle vue au coucher du soleil depuis une colline surplombant la campagne verte. La marche est simple et je profite comme prevu des derniers rayons pourpres sur le vert flamboyant des rizieres. Je fais la connaissance d'un australien et d'un espagnol, la soixantaine tous les deux. Leurs debits rapides et leurs accents forts ne me permetttent pas de tout comprendre, si ce n'est que cela semble tre de sacres energumenes! Nous prenons rendez vous pour nous rendre ensemble a une cascade le lendemain matin.

Je les quitte avant le repas, souhaitant me retrouver seule pour manger dans ma maison de the habituelle. Ces etablissements sont une institution ici et reunissent du soir au matin les hommes, principalement, autour d'un the ou d'une biere, ou bien d'un match de football! Comme vous le voyez, ou qu'on aille, ce sont les memes shema qui se repetent! Ici, je peux revasser, ecrire ou lire, dans le brouhaha agreable des conversations, tout en degustant les sempiternelles nouilles accompagnees de the, gratuit et a volonte.


Mercredi 22 juin

Comme prevu, je retrouve Robert et John au petit dejeuner, plutot copieux d'ailleurs : the, viennoiserie, toasts, oeufs, banane.

Nous partons dans la foulee pour une marche agreable et simple a travers les rizieres, les forets de bambou, les plantations de bananes et de mais. Nous croisons les paysans qui nous saluent au detour d'un brin de riz, et traversons des villages minuscules aux maisons de teck et de bambous. Nous apercevons la cascade presque depuis le depart car elle est haute de 100m tout de meme! Avec la distance, l'eau paraissait figee sur les parois rocheuses, mais une fois a ses pieds, il n'en est rien, meme si le debit n'est pas tres consequent du fait de la saison. Nous nous baignons dans l'eau tres rafraichissante, seulement troubles par 5 jeunes paysans en quete de quelques plantes medicinales semble-t-il. J'aime ces moments de complicite avec la nature, quand l'effort n'est pas important mais le plaisir grand.

Apres midi lecture. J'apprecie le rythme que j'ai adopte ici : active le matin, detente l'apm. C'etait de toute facon indispensable a la bonne continuite de mon voyage.

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