"Le voyage pour moi ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est la saveur de la journée qui s'ouvre, c'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose,c'est la curiosité de confronter ses rêves avec le Monde, c'est demain, éternellement demain. Je pars..." Roland Dorgelès

lundi 28 mars 2011

Du rire aux larmes - Rishikesh, Uttaranchal, India

J'ai retrouve avec bonheur Valerie et Manuel a la gare routiere de Rishikesh dimanche soir dernier. Un mois que nous nous etions quitte apres seulement deux jours partages ensemble, mais deja une relation forte s'etait nouee, nous promettant des lendemains heureux. Retrouvailles emouvantes et attendues, sur une terrasse surplombant le Gange, autour de plats israeliens, accompagnes de Coline (ma coloc d'Auroville) et son ami Sudir. Echanges autour de l'agriculture biologique, car Coline et Sudir ont un projet d'eco et ethno tourisme tandis que Manu va s'installer comme producteur bio tres prochainement. C'est aussi la derniere fois que je peux voir Coline en Inde, car elle la quitte dans une semaine pour un rapide retour en France.

Nous passons nos premiers jours a Rishikesh a profiter de son calme et de sa belle nature. 

Mardi, nous nous rendons a une petite cascade, plongee dans un cadre verdoyant, ou nous prenons plaisir a nous baigner. Un des nombreux moments de plenitude que m'offre cette annee sabbatique... Mes nombreux voyages m'auront permis de me rapprocher peu a peu de la nature et de ce qu'elle nous offre quotidiennement. Je fais davantage attention a ce qui m'entoure, mineral, vegetal ou animal. Mes rencontres m'ont aussi oriente dans ce sens. 

Je me fais guide au Beattles Ashram, un lieu abandonne a la foret, ou a sejourne un mois le groupe mythique le temps d'y compose un album. Les animaux sauvages y ont tout leur droit, des elephants sauvages que l'on entend parfois barrir, aux leopards qui hantent les nombreuses alcoves des batiments. Manu et Valerie se sentent particulierement bien dans ces endroits ou seul le chants des oiseaux vient troubler le silence. 

Mais, alors que nous devions ne rester que quelques jours a Rishikesh, avoir de rejoindre un parc naturel, l'Inde a encore change nos plans! Manu a en effet developpe une vive douleur au dos ces dernieres semaines, douleur qui n'a fait qu'empirer depuis 4 jours, malgre les differents traitements testes, grace notamment aux cliniques des ashrams qui delivrent des soins gratuitement contre donations. Au point que samedi, sa souffrance atteigne de telle sommet qu'elle nous oblige a mobiliser toute notre energie pour trouver une solution rapide et efficace. Mais c'etait trop demande dans ce pays desorganise... Il nous fallu la journee entiere, des heures de recherches et de negociations, des appels a l'assistance francaise, des transferts de cliniques en hopitaux pour enfin parvenir a une prise en charge relativement efficace, qui le soulage enfin de cette douleur atroce. Je les ai donc laisse precipitamment, dans ce contexte difficile, de l'eau dans nos cils pour reveler tout ce qu'on n'a pu se dire... L'incertitude est grande quand a la poursuite de notre voyage ensemble, alors que nous devions nous separer le 24.

Tout cela a correspondu avec les debuts d'Holi, la fete hindoue de l'equinoxe de printemps, largement celebree dans toute l'Inde, a grands jets de poudre coloree et d'eau. Bien que mon coeur ne soit pas a la fete, je n'ai pu coupe a la tradition, et c'est affublee de rose et de vert, que je suis repartie du Last Chance ou j'etais allee voir mes amis. Le retour fut des plus difficiles, malgre le peu de distance a parcourir, car chacun commencait a etre bien emeche. Les hommes se croient alors autorise a vous prendre dans leurs bras ou glisser de la poudre dans votre decolette... Malgre tout la musique entrainante et la joie non dissimulee de la population fait plaisir a voir! Pour Holi...tout est permis!

Mise a jour le 28 mars :

Apres trois jours d'hospitalisation, et une diagnostic d'hernie discale, nous sommes a nouveau reunis, pour le meilleur cette fois on l'espere!

Nous devons limiter au maximum nos deplacements du fait du dos tres fragile de Manu . Aussi, nous decidons de nous rendre dans une reserve naturelle pres de Haridwar, afin de realiser enfin leur reve : faire une balade a dos d'elephant. Malheureusement, une fois de plus rien ne se passe comme prevu et c'est avec beaucoup de regrets qu'ils doivent y renoncer, pour des raisons logistiques independantes de notre volonte cette fois.

Je leur propose alors de decouvrir les sommets enneiges de l'Himalaya en nous rendant dans une station climatique a 2000m d'altitude. Nous arrivons a Mussorie apres quelques heures de voyage en train et taxi, et sommes surpris de cette ville pour riches touristes indiens, ou les magasins de marques sont legions, les prix de la nourriture exorbitants et les tenues des femmes occidentales! Quel contraste avec l'Inde que nous cotoyons habituellement! Je crois meme que c'est la premiere fois que je passe du temps dans une ville comme celle-ci. Le temps est tres frais le soir, cela faisait longtemps que nous n'avions pas du dormir sous la couette! Malgre les quelques sommets que nous avons pu apprecier au loin, cette ville ne  nous combla pas par son charme et nous revenons passer nos deux derniers jours ensemble a Rishikesh.

Nous retrouvons, comme a l'accoutumee, un voyageur que Manu et Val avait rencontre et apprecie a Auroville. Nous sommes alors convies a une soiree de musique et de chants sur le toit d'un hotel, autour d'un feu de bois. Ce fut un tres beau moment de partage, et d'amour, pour la musique et pour la vie. Un jeune hispanique nous touchera particulierement par sa voix et sa sensibilite, alors qu'il chante contre la corruption, le coeur au bord des levres. Une belle derniere soiree pour tous les trois donc...

Nous nous sommes separes il y a quelques heures, a eux le Rajasthan, a moi Vanarasi....

Et pour tout ca... MERCI

Je quitte (enfin me direz-vous!) Rishikesh demain soir, direction Vanarasi (Benares) jusqu'au 3 avril et notre avion pour Bangkok le lendemain.



dimanche 13 mars 2011

Into the wild en Himalaya - Tosh, Himachal Pradesh, India

Quelle aventure que celle de rejoindre la Parvati Valley! Il nous a deja fallu retarder de plusieurs jours notre depart du fait des grosses chutes de neige des jours precedents, pres d'un metre, qui ont provoque lors de leurs fontes, des glissements de terrain rendant la route impratiquable.

Nous avons finalement quitte Rishikesh samedi 5 mars, pour 17h de bus jusqu'a Manikaran. C'est un petit village aux ruelles entrelacees et sombres, au pied des monts enneiges, connus pour ses sources chaudes. Nous avons passe la nuit la bas, profitant de ses bains brulants pour nous laver de la poussiere et la crasse accumulees sur la route. 





Le lendemain, la route est enfin degagee et nous montons en taxi jusqu'au dernier village accessible, Brishani. Ils nous restent alors pres de deux heures de marche sur un sentier glissant, gele et enneige, avec nos sacs a dos (heureusement, Dinesh, en homme fort de la montagne, porte le mien, sans quoi j'y serai encore je pense!). Vous connaissez mon amour de la marche, je vous laisse donc imaginer mon bonheur! 

Le paysage est malgre tout a coupe le souffle et la maison, tres isolee du reste du village, menage des vues splendides sur les neiges eternelles. 








C'est une jeune couple et leur petite fille de 1an et demi qui loue, en saison, trois pieces de leur maison aux touristes de passage. 

La maison

Shakshi

Il n'y a ni eau courante, ni electricite, ni sanitaires. Nous y avons loge avec deux autres francais rencontres dans le bus, Bastien et Julie, formant a nous 4 les seuls touristes dy village!!

Ainsi, durant une semaine, j;ai experimente la vie simle et rude qu'a vecue Audrey durant 5 mois. Les taches de la vie quotidienne prennent un temps fou et comblent donc bien les froides journees. Notre seule source de chaleur etait le tandoori, que nous avions coutume de nommer "notre meilleur ami" car quand il neige dehors et que l'eau de votre verre gele, il fait bon se trouver au coin du feu! C'est sur ce poele egalement que nous cuisinions. La encore la patience est de mise car il faut compter entre 3 et 4h de cuisine avat d'en gouter la premiere bouchee! 

Audrey et Dinesh devant le tandori


La vie dans l'Himachal a ses propres coutumes et ses propres costumes. Ainsi, le sari n'est plus de mise compte tenu de la rigueure du climat. Il est remplace par la Pattu, sorte de chale immense en laine, tres colore et porte un peu comme un sari. Un festival au village nous a permis d'en apprecie toute la beaute. Les visages se font egalement plus ronds, les yeux plus brides, rappelant les nepalais.

Temple de Tosh

Temple de Brishani

Pour ma part, cette vie loin de tout, presque coupee du monde, dans le froid glacial, ne me conviendrait pas du tout. J'ai apprecie d'y passer quelques jours, et surtout de voir comment Audrey a vecu ces 5 derniers mois, mais j'etais aussi heureuse d'en partir!  

J'ai encore du affronter 24h de bus pour rejoindre a nouveau Rishikesh, ou Manu et Valerie me retrouvent ce soir. Une fois encore, j'ai rencontre la promiscuite et l'irrespect des hommes vis a vis de ma personne, se permettant de me toucher alors qu'ils ne froleraient meme pas un cheveux d'une femme indienne. Une fois encore je me suis vue bouillir et prendre sur moi pour ne pas............






vendredi 4 mars 2011

Prochaines escales

Petit apercu des prochaines etapes du voyage, deja pas mal modifiees!

Je devais partir a Tosh, village perdu dans l'Himalaya a 2500m d'altitude, aujourd'hui mais les 1.20m de neige de nous permettre pas pour le moment d'emprunter la route...!

Je reviens a Rishikesh autour du 13 mars pour retrouver Valerie et Manu, rencontres a Hampi .

Je serai a Benares du 29 mars au 3 avril, avant de rejoindre Calcuta pour y prendre mon avion pour Bangkok.

J'atteris a Bangkok le 5 avril, et je pars directement au Laos pour 1 mois, chez Audrey.

Je retrouve Cynthia, ma collegue, au Cambodge le 3 mai pour un mois de periple.

Je rentre en Thailande pour 15 jours, avant de m'envoler pour la Birmanie le 16 juin, jusqu'au 11 juillet.

Je retrouve Lucie, ma soeur, et Bathiste, un ami, le 14 juillet a Bangkok pour 3 semaines en Thailande.

Je rentre avec ma soeur le 5 aout, a 11h15 a Paris.........................................


PS : Je rencontre de grosses difficultes aujourd'hui pour acceder a mon blog, ma signature semblant avoir ete usurpee... Impossible de poster de nouvelles photos par exemple... Si quelqu'un passant par la peut m'aider... Merci :)

jeudi 3 mars 2011

Rishikesh, l'appel a la serenite - Uttaranchal, India

A la veille de mon depart pour l'Himachal Pradesh, je vous ecris mes impressions de mes 10 jours ici, a Rishikesh, fil rouge de mes differents voyages en Inde. 

Comme a mon habitude, je laisse le temps s'ecouler paisiblement ici. Notre guest house est tellement agreable et l'ambiance si familiale, qu'elle appelle juste a vivre le moment present

Notre quartier de Ram Jhula, pietonnier (oh bonheur!), concentre la majorite des pelerins, ce qui lui confere une atmosphere joyeuse et coloree, parmi les saris multicolores des femmes venant de toute l'Inde, et les conversations animees des hommes. Rishikesh, situee au bord du Gange, est en effet une ville sainte, dediee a Shiva, ainsi que la capitale mondiale du yoga. Elle draine ainsi des hindous de l'Inde entiere, venus ici pour quelques jours, s'immerger et prier leurs dieux. Le Neelkhant Temple, jusqu'auquel je suis montee les premiers jours, ne desemplit pas et les pelerins s'y rendant sont toujours petillants. Le Gange, propre a cet endroit car descendant directement des sources, nous permet de nous y baigner, malgre le temps tres mitige qui nous accompagne depuis notre arrivee.





Le second quartier de Rishikesh, Lakshman Jhula, est beaucoup plus touristique, mais n'en est pas moins interressant, avec ses immenses temples de 13 etages dominant la vallee, et ses ashrams ou cours de yoga et meditation sont legions. Nous sommes montes dans un de ces grands temples et, une fois encore, l'Inde ne cesse de m'etonner. A chaque etages, les statues des divinites, habillees et parees de bijoux, cotoient les boutiques de souvenirs, les pelerins pieux cotoient les jeunes braillant dans leurs telephones portables... Une vie entiere concentree dans un lieu saint :) 


Vue d'en haut du temple

Lakshman Jhula Bridge


Enfin, la ville en elle-meme, nommee Rishikesh Market, de l'autre cote des deux ponts enjambant le Gange,  renoue avec l'Inde que je connais et traverse depuis 3 mois maintenant : bruyante, polluee, vivante, animee... C'est la que nous venons deguster les fameux lassis du Papou Lassi, dont la renommee depasse les frontieres de Rishikesh! Cette boisson locale rafraichissante a base de yaourt, est en effet particulerement delicieuse dans cette gargotte insignifiante, grace peut etre au sirop de rose dont le proprietaire nappe ses verres...

En ce moment se deroulent les festivites de Shivaratri, une grande fete dediee a Shiva. Des ceremonies particulieres ont lieu, et exceptionnellement, l'usage de cannabis est permi sous forme de Bang Lassi (lassi contenant de la ganga). Nous avons prolonge notre sejour ici afin de pouvoir profiter de cette fete dans une ville dediee au Dieu venere. La foule des pelerins a donc encore grossi, mais je m'attendais a quelque chose de plus vivant et plus animee malgre tout :) 
Temple personnel pour Shiva